Page1 sur 50 - Environ 500 essais La belle au bois dormant 1939 mots | 8 pages La Belle au bois dormant1 est un conte populaire. Parmi les versions les plus célÚbres figurent celle de Charles Perrault, publiée en 1697 dans Les Contes de ma mÚre l'Oye, et celle des frÚres Grimm (Dornröschen) publiée en 1812. Sommaire [masquer] 1 Analyse 1.1 Résumé 1.2 Les marraines
Je vous prĂ©sente dans ce sujet les solutions du jeu CodyCross Groupe 205 Grille 5. Disponible en tĂ©lĂ©chargement libre sur iTunes et Play Store, ce jeu consiste Ă  trouver des mots Ă  partir d’un certain nombre de puzzles. Ceci est la version française qu’est sortie rĂ©cemment. Je partage l’intĂ©gralitĂ© des rĂ©ponses Ă  travers ce site. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions. Le jeu contient plusieurs niveaux difficiles qui nĂ©cessitent une bonne connaissance gĂ©nĂ©rale des thĂšmes politique, littĂ©rature, mathĂ©matiques, sciences, histoire et diverses autres catĂ©gories de culture gĂ©nĂ©rale. Nous avons trouvĂ© les rĂ©ponses Ă  ce niveau et les partageons avec vous afin que vous puissiez continuer votre progression dans le jeu sans difficultĂ©. Si vous cherchez des rĂ©ponses, alors vous ĂȘtes dans le bon sujet. Le jeu est divisĂ© en plusieurs mondes, groupes de puzzles et des grilles, la solution est proposĂ©e dans l’ordre d’apparition des puzzles. Objet sur lequel se pique la Belle au bois dormant Cachot, cellule de prison Amuser, rendre plus joyeux Taille de soutien-gorge MĂ©tal dĂ©couvert par Pierre et Marie Curie Chacune des piĂšces d’une machine Collectif professionnel allant vers un mĂȘme but Lainage des moutons Synonyme de vaurien PrĂ©nom de la Castafiore de Tintin Texte votĂ© par une assemblĂ©e parlementaire Grand dĂ©sert des Etats-Unis Petits morceaux de terrain AprĂšs avoir terminĂ© cette grille, vous pouvez continuer Ă  jouer sans stress en visitant ce sujet CodyCross Groupe 206 Grille 1. Si vous avez des remarques alors vous pouvez laisser un commentaire Ă  la fin de ce sujet. Merci Kassidi Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar
Parcoureznotre sĂ©lection de haut de la belle au bois dormant : vous y trouverez les meilleures piĂšces uniques ou personnalisĂ©es de nos boutiques. RĂ©sumĂ© Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s En 1695, Perrault configure La Belle au bois dormant en reconfigurant la cĂ©lĂšbre fabella de PsychĂ© d’ApulĂ©e et deux cunti de Basile pour y inscrire une Morale trĂšs sensĂ©e » qui ne dĂ©voile sa teneur critique Ă  l’égard de la sociĂ©tĂ© de cour hypocrite qu’aux lecteurs perspicaces. LhĂ©ritier y rĂ©pond dans L’Adroite Princesse ou les avantures de Finette ƒuvres meslĂ©es, 1695 par une façon bien plus explicite de moraliser ». En transformant le fuseau fatal de La Belle au bois dormant en quenouille de verre, qui se brise quand sa propriĂ©taire fait quelque chose contre sa gloire », elle pointe les dangers Ă©manant des discours hypocrites des conteurs de fleurettes » qui soupirent sans ĂȘtre amoureux », pour tirer profit des Belles tenues dans l’ignorance des dangers qui les guettent. Perrault lui rĂ©pond Ă  son tour en 1697 en transformant la quenouille de verre en pantoufle de verre » que Cendrillon, bien dressĂ©e » par sa Marraine qui Ă©tait FĂ©e », parvient Ă  maintenir intacte. Mais Perrault, qui semble aller dans le sens de sa niĂšce dans sa premiĂšre MoralitĂ©, en tire finalement une Autre MoralitĂ©, bien plus pessimiste. Perrault’s Sleeping Beauty in the manuscript version of 1695 transforms important episodes of Apuleius’ famous ancient tale of Psyche and of Basile’s Turzo d’oro and Sole, Luna e Talia in order to draw a new and “very relevant Moral” from them. Its highly critical view on the hypocritical society of the Sun king’s court can be understood only by readers who are able to read Perrault’s pseudo-naĂŻve tales with a certain “degree of penetration”. LhĂ©ritier responds by transforming her uncle’s Sleeping Beauty and Basile’s Sapia Liccarda in her Adroite Princesse ou les avantures de Finette published in the ƒuvres meslĂ©es in 1695 in order to moralize in a far more explicit way. Transforming Sleeping Beauty’s fatal spindle into a distaff made of glass that breaks when her owner does “something against her glory”, she points out the dangers of the hypocritical speeches of the seducers who take advantage of the “Beauties” ignorance due to their missing instruction. Perrault answers her by transforming the glass distaff into a glass slipper which Cendrillon, well instructed by her fairy godmother, keeps intact thus obtaining a royal marriage. Apparently confirming LhĂ©ritier’s way of moralizing, Perrault draws yet another, more pessimistic moral from the story in his “Autre MoralitĂ©â€.Haut de page Texte intĂ©gral 1 Au sujet de ce processus dialogique et des concepts Ă©laborĂ©s pour le mettre Ă  jour, je me permets d ... 1Cette Ă©tude s’inscrit dans le prolongement de mes travaux antĂ©rieurs, qui se sont attachĂ©s Ă  mettre en Ă©vidence un processus selon moi constitutif pour le corpus des contes français, et plus gĂ©nĂ©ralement pour l’évolution des contes et nouvelles europĂ©ens et transeuropĂ©ens. Ce processus consiste Ă  configurer de nouveaux contes en reconfigurant des textes et rĂ©cits dĂ©jĂ  existants. Les analyses comparatives dĂ©jĂ  menĂ©es dans cette optique montrent que les auteurs des contes français du xviie siĂšcle dont La Fontaine, Perrault, LhĂ©ritier, Aulnoy, La Force et Murat se rĂ©fĂšrent intertextuellement Ă  des rĂ©cits et ouvrages issus des cultures latine Virgile, Ovide, ApulĂ©e et italienne Boccace, Straparola, Basile tout en se rĂ©pondant les uns aux autres. Cette reconfiguration des rĂ©cits latins et italiens sur le plan textuel et intertextuel va de pair avec ce que l’on peut concevoir comme leur reconfiguration sur le plan Ă©nonciatif et gĂ©nĂ©rique. Ainsi, en se rĂ©fĂ©rant intertextuellement au cĂ©lĂšbre conte ancien » de PsychĂ© enchĂąssĂ© dans les MĂ©tamorphoses L’Âne d’or, Perrault reconfigure la scĂ©nographie et la forme gĂ©nĂ©rique de la fabella divertissante et selon lui sans morale » dans laquelle ApulĂ©e l’avait inscrite, pour en faire des Histoires ou contes du temps passĂ©. Avec des Moralitez. Ce processus complexe de reconfiguration s’élabore sur le mode dialogique et peut se lire comme une rĂ©ponse aux propositions de sens Ă©manant de textes et rĂ©cits connus. Le concept de rĂ©ponse intertextuelle » permet de considĂ©rer les contes comme engagĂ©s dans des relations dialogiques crĂ©atrices d’effets de sens nouveaux et souvent trĂšs diffĂ©rents1. 2La prĂ©sente Ă©tude montrera que la formulation de morales et de moralitĂ©s, considĂ©rĂ©e comme un trait caractĂ©ristique du genre, est Ă©troitement liĂ©e Ă  ce processus dialogique de reconfiguration textuelle, intertextuelle, gĂ©nĂ©rique et scĂ©nographique de rĂ©cits et recueils dĂ©jĂ  existants. Reformuler leurs morales et moralitĂ©s semble ĂȘtre une des finalitĂ©s importantes de ce processus dialogique. Dans ce dialogue, les auteurs français dĂ©finissent les paradigmes poĂ©tiques, hermĂ©neutiques et moraux qui donnent lieu Ă  des façons significativement diffĂ©rentes de raconter et de moraliser ». Perrault utilise ce terme dans la premiĂšre MoralitĂ© de Cendrillon ou la petite pantoufle de verre de 1697 » Car ainsi sur ce Conte on va moralisant. » En ajoutant aussitĂŽt une Autre MoralitĂ© », il rend attentif au fait qu’il existe des façons plurielles de moraliser et que c’est aux lecteurs d’en Ă©valuer la pertinence, en mettant en relation l’histoire racontĂ©e et les leçons morales qu’en tire le narrateur-moralisateur. La Morale cachĂ©e » et trĂšs-sensĂ©e » des contes de Perrault, Ă  dĂ©crypter par Mademoiselle 3Charles Perrault, spĂ©cialiste de la comparaison des genres anciens et modernes, dĂ©veloppe sa propre façon de moraliser Ă  partir de l’analyse critique de la morale attribuĂ©e au plus cĂ©lĂšbre des contes anciens, la fabella de PsychĂ© d’ApulĂ©e 2 PrĂ©face de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, et celuy des Souhaits ridicules, fac- ... À l’égard de la Morale cachĂ©e dans la Fable de PsichĂ©, Fable en elle-mesme trĂšs agrĂ©able & tres ingĂ©nieuse, je la compareray avec celle de Peau-d’Asne quand je la sçaurai, mais jusques icy je n’ay pĂ» la deviner. Je sçay bien que PsichĂ© signifie l’Ame ; mais je ne comprens point ce qu’il faut entendre par l’Amour qui est amoureux de PsichĂ©, c’est-Ă -dire de l’Ame, encore moins ce qu’on ajoĂ»te, que PsichĂ© devoit estre heureuse, tant qu’elle ne connoistraist point celuy dont elle estoit aimĂ©e, qui estoit l’Amour, mais qu’elle seroit tres malheureuse dĂšs le moment qu’elle viendroit Ă  le connoistre voilĂ  pour moy une enigme impĂ©nĂ©trable2. 3 Au sujet de cette tradition allĂ©gorisante, voir l’étude de V. GĂ©ly, L’invention d’un mythe PsychĂ© ... 4Cette analyse met en cause la tradition sĂ©culaire de l’interprĂ©tation allĂ©gorisante qui avait investi le rĂ©cit d’ApulĂ©e de significations dont Perrault dĂ©plore le caractĂšre incomprĂ©hensible et le manque de pertinence3. À partir de ce constat, l’acadĂ©micien s’engage dans un projet poĂ©tique audacieux, qui consiste Ă  reconfigurer la Fable de PsichĂ©, Fable en elle-mesme trĂšs agrĂ©able & tres ingĂ©nieuse », pour en faire des contes modernes investis d’une morale d’un tout autre genre. Un an aprĂšs la publication de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, et celuy des Souhaits ridicules, l’acadĂ©micien dĂ©die Ă  la princesse Élisabeth-Charlotte d’OrlĂ©ans, alors ĂągĂ©e de 19 ans, un manuscrit d’apparat contenant La Belle au bois dormant », Le Petit Chaperon rouge », La Barbe bleue », Le Maistre Chat ou le Chat bottĂ© » et Les FĂ©es ». L’épĂźtre adressĂ©e À Mademoiselle, titre de la fille de Monsieur, duc d’OrlĂ©ans, frĂšre de Louis XIV, et de Madame, Élisabeth Charlotte de BaviĂšre, la Princesse Palatine, donne une instruction de lecture trĂšs prĂ©cise Ă  la princesse de la plus haute noblesse de France 4 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©. Avec des Moralitez, fac-similĂ© du second tirage d ... Cependant, Mademoiselle, quelque disproportion qu’il y ait entre la simplicitĂ© de ces RĂ©cits, & les lumiĂšres de vostre esprit, si on examine bien ces Contes, on verra que je ne suis pas aussi blamable que je le parois d’abord. Ils renferment tous une Morale trĂ©s-sensĂ©e, & qui se dĂ©couvre plus ou moins, selon le degrĂ© de pĂ©netration de ceux qui les lisent ; [...]4. 5 Dictionnaire de l’AcadĂ©mie françoise, dĂ©diĂ© au Roy, Paris, Coignard, Imprimeur ordinaire du Roy, 16 ... 6 Pour renforcer cette idĂ©e, Perrault remplace la formule ceux qui les entendent » du manuscrit d’a ... 5C’est le fait de lire avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration », stipule l’épĂźtre, qui permettra Ă  la niĂšce de Louis XIV de dĂ©couvrir que les rĂ©cits du recueil ne sont pas de simples contes de vieille », comme le titre Contes de ma MĂšre L’Oye et l’image en premiĂšre page montrant une servante munie d’une quenouille en train de conter semblent l’insinuer. Ce ne sont pas des fables ridicules telles que sont celles dont les vieilles gens entretiennent & amusent les enfants5 », mais des rĂ©cits bien plus complexes, contenant une Morale trĂ©s-sensĂ©e », c’est-Ă -dire un enseignement pertinent et utile, qui ne se rĂ©vĂšle toutefois qu’à celles et ceux qui sont capables de les lire6 avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration ». 7 Une reproduction de cette vignette telle que la reprĂ©sente le manuscrit d’apparat de 1695 se trouve ... 8 Pour plus d’informations historiques Ă  ce sujet, voir U. Heidmann, Histoire ou conte du temps pas ... 6Dans cette optique, le choix de la niĂšce de Louis XIV comme lectrice emblĂ©matique du recueil s’avĂšre ĂȘtre stratĂ©gique. Perrault prend soin de rappeler le statut et le rĂŽle politique de la princesse par une vignette qui surplombe l’épĂźtre dĂ©dicatoire7. La vignette montre un miroir ovale, tenu par deux Amours, sur lequel est gravĂ© un lys, symbole de la dynastie des Bourbons qui souligne l’appartenance d’Élisabeth-Charlotte d’OrlĂ©ans Ă  la famille royale rĂ©gnante. La banderole au-dessus du miroir porte une inscription qui rĂ©sume en quatre mots le destin rĂ©servĂ© Ă  la princesse de sang royal Pulchra et nata coronae, traduite sur le socle par Je suis belle et suis nĂ©e / Pour estre couronnĂ©e. Cette devise dĂ©finit avec prĂ©cision le rĂŽle assignĂ© Ă  la niĂšce de Louis XIV ĂȘtre belle et servir de monnaie d’échange pour maintenir le pouvoir de la dynastie des Bourbons. En effet, personne Ă  la cour n’ignorait que la princesse de sang royal Ă©tait depuis son plus jeune Ăąge l’objet de nĂ©gociations visant Ă  la marier au parti qui conviendrait le mieux aux intĂ©rĂȘts politiques du monarque au pouvoir absolu et aux intĂ©rĂȘts financiers de son frĂšre ruinĂ© par le coĂ»teux entretien de ses mignons8. 9 C’est par cette formule que Perrault dĂ©finit le genre de la nouvelle dans la prĂ©face de Griselidis. ... 7Cette devise prend un sens particulier dĂšs qu’on la met en relation avec le premier conte du recueil. Belle » comme la protagoniste de La Belle au bois dormant » et comme elle nĂ©e pour estre couronnĂ©e », Élisabeth-Charlotte d’OrlĂ©ans est prĂ©sentĂ©e d’emblĂ©e comme personnellement concernĂ©e par le premier conte du recueil. La fin de l’épĂźtre explicite la fonction stratĂ©gique du choix de la princesse comme dĂ©dicataire et lectrice emblĂ©matique du recueil c’est grĂące Ă  elle et Ă  son ancrage dans le temps rĂ©el de l’Histoire qu’il deviendra possible de rendre vraisemblable ce que la Fable a d’incroyable », c’est-Ă -dire de montrer que les choses incroyables qu’elle raconte peuvent ĂȘtre arrivĂ©es9 » dans le monde de sa dĂ©dicataire, Ă  la cour de Louis XIV. La fin de l’épĂźtre À Mademoiselle insiste sur le rapport significatif entre la princesse historique et la princesse du premier conte en anticipant sur un Ă©lĂ©ment important de son intrigue Et jamais FĂ©e au temps jadisFit-elle Ă  jeune CrĂ©ature,Plus de dons, et de dons exquis,Que vous en a fait la Nature. 10 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 6-7. 11 Ibid., p. 32. 8Si la princesse du conte reçoit ses talents des FĂ©es au moment de son baptĂȘme, la princesse rĂ©elle a reçu les siens – stipule l’épĂźtre – par la Nature ». Le type de lecture demandĂ©e Ă  la premiĂšre princesse de France requiert l’esprit critique et le discernement elle disposerait des dons exquis » de la Nature qui manquent de façon Ă©vidente Ă  la princesse docile et ingĂ©nue du premier conte. DotĂ©e par les FĂ©es d’un esprit comme un ange », d’une grĂące admirable », du talent de danser, de chanter et de jouer de toutes sortes d’instrumens dans la derniĂšre perfection10 », la princesse du conte excelle dans l’art de plaire dans la sociĂ©tĂ© de cour. La princesse rĂ©elle, en lectrice perspicace, pourra constater que la princesse fictive est incapable de lire les signes des pĂ©rils qui la guettent elle ignore qu’il est dangereux pour elle de toucher Ă  un fuseau, elle ignore Ă©galement que sa belle mĂšre, Ă  laquelle son Ă©poux la confie » au moment de partir Ă  la guerre, est de race ogresse11 ». 12 C’est sur quoi insiste Jean-Michel Adam dans TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, ... 9Cette incapacitĂ© de lire les signes12 caractĂ©rise non seulement la belle princesse du premier conte, mais aussi, dans le deuxiĂšme, le Petit Chaperon rouge, d’origine plus modeste, mais tenue dans la mĂȘme ignorance des dangers du monde. Il en va de mĂȘme pour la jeune femme de noblesse appauvrie, qui Ă©pouse le riche roturier Ă  l’inquiĂ©tante barbe bleue sans enquĂȘter sur les disparitions mystĂ©rieuses de ses prĂ©cĂ©dentes femmes. La tĂąche d’identifier les dangers qui guettent les jeunes femmes qu’elles soient princesses, filles de village ou filles de noblesse appauvrie dans une sociĂ©tĂ© hypocrite, qui les maintient dans l’ignorance, semble ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ©e aux lecteurs et aux lectrices que la dĂ©dicataire du recueil reprĂ©sente de façon emblĂ©matique. C’est une lecture fine des textes qui permettra d’en saisir le sens cryptĂ© et de le rĂ©vĂ©ler. Ce dĂ©cryptage commence par le repĂ©rage d’indices qui renvoient Ă  d’autres textes, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  d’autres contes et histoires. Le recueil, Ă  commencer par son paratexte, comporte un grand nombre de tels indices intertextuels. 13 Je rĂ©sume par la suite, pour le besoin de la prĂ©sente Ă©tude, les aspects les plus importants de cet ... 10Ainsi, la devise formulĂ©e en latin Pulchra et nata coronae convoque d’emblĂ©e une autre Belle trĂšs cĂ©lĂšbre PsychĂ© surnommĂ©e pulchra, protagoniste de la fabella d’ApulĂ©e. L’hĂ©roĂŻne, dont l’histoire raconte le destin d’une jeune princesse qui est, elle aussi, belle et nĂ©e pour estre couronnĂ©e », est omniprĂ©sente dans les arts depuis la Renaissance et dans l’iconographie des chĂąteaux des rois de France. Comme je l’ai montrĂ© ailleurs, Perrault configure les trois premiers contes de son recueil en reconfigurant trois moments successifs de l’épreuve la plus difficile, celle de la descente aux Enfers que VĂ©nus inflige Ă  PsychĂ© pour se dĂ©barrasser de la trop belle mortelle aimĂ©e par son fils Cupidon13. L’histoire de la protagoniste du conte moderne, qui hĂ©rite du mĂȘme surnom que PsychĂ©, se construit Ă  partir d’un geste que PsychĂ© ne doit pas faire elle ne doit pas rĂ©pondre Ă  la demande des tisserandes infernales de leur donner un petit coup de main », car leur piĂšge consiste Ă  lui faire toucher le mĂ©tier pour pouvoir couper le fil de sa vie. La malĂ©diction qui frappe la princesse pendant son baptĂȘme est une menace de lui faire perdre la vie si elle touche, dans un geste analogue, le fuseau d’une vieille en train de filer sa quenouille. 11La Belle du conte de Perrault fait exactement ce que PsychĂ© avait rĂ©ussi Ă  ne pas faire parce qu’elle avait Ă©tĂ© informĂ©e des dangers par une tour bienveillante, qui s’anime quand elle dĂ©cide de se jeter dans le vide par dĂ©sespoir. La Belle du conte moderne touche aux outils de la fileuse pour une raison que le lecteur doit identifier par le biais d’une lecture prĂ©cise. Il constatera en relisant que la raison est toute simple personne ne l’avait avertie. Elle ne sait pas qu’il est dangereux de toucher Ă  un fuseau, parce qu’elle n’a reçu aucun conseil de la part de ses parents royaux dont l’oubli de l’invitation de la vieille fĂ©e est pourtant la cause de la malĂ©diction qui pĂšse sur elle. Le narrateur dĂ©crit le geste fatal en ces termes 14 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 32. Que faites-vous lĂ , ma bonne femme, dit la Princesse je file, ma belle enfant, luy rĂ©pondit la vieille qui ne la connoissait pas. Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? donnez-moy que je voye si j’en ferois bien autant. Elle n’eust pas plutost pris le fuseau, que comme elle estoit fort vive, un peu estourdie, & que d’ailleurs l’Arrest des FĂ©es l’ordonnoit ainsi, elle s’en perça la main, & tomba Ă©vanouie14. 15 ApulĂ©e, Les MĂ©tamorphoses ou l’Âne d’or, texte Ă©mendĂ©, prĂ©sentĂ© et traduit par O. Sers, Paris, Les ... 16 Ibid., p. 236-237. 12Le geste impulsif de la Belle, tel qu’il est reprĂ©sentĂ© dans cette scĂšne, rappelle un autre geste trĂšs cĂ©lĂšbre de PsychĂ©, souvent reprĂ©sentĂ© dans l’abondante iconographie de la fabella. Au moment de le voir Ă  la lumiĂšre de la lampe Ă  huile, elle se pique Ă  la flĂšche de Cupidon assez profondĂ©ment pour que perlent Ă  la surface de la peau de minuscules gouttelettes de sang vermeil, et c’est ainsi que PsychĂ©, d’elle-mĂȘme et sans y penser, se rendit amoureuse de l’Amour15 ». La symbolique Ă©rotique de ce geste devient Ă©vidente lorsque le lecteur apprend que PsychĂ© est enceinte de l’enfant conçu avec Cupidon et nommĂ© VoluptĂ©. Perrault amalgame ingĂ©nieusement la piqĂ»re au fuseau avec une autre scĂšne cĂ©lĂšbre de l’intertexte latin. MalgrĂ© la mise en garde par la tour, PsychĂ©, assaillie par une curiositĂ© invincible, ouvre la boĂźte de VĂ©nus qu’elle croit remplie d’un baume de beautĂ© divine, mais que Proserpine avait remplie, sur ordre de la perfide dĂ©esse, d’un sommeil de Styx » qui transforme aussitĂŽt la belle mortelle en cadavre endormi16 ». C’est suite Ă  la piqĂ»re au fuseau, qui ne semble rien avoir d’érotique, que la Belle du conte moderne est, Ă  son tour, transformĂ©e pour un siĂšcle en cadavre endormi ». 17 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 26. 18 Ibid., p. 26. 19 Ch. Perrault, Contes, R. Zuber Ă©d., Paris, Imprimerie Nationale, coll. Lettres françaises », 19 ... 13Le narrateur fait toutefois Ă©tat d’une Ă©trange rĂ©action qui permet au lecteur perspicace d’établir la relation avec la piqĂ»re provoquĂ©e par la flĂšche de Cupidon dans l’intertexte latin. AprĂšs cent ans de sommeil, la Belle se rĂ©veille amoureuse du prince inconnu qui se tient dans la ruelle devant son lit, mais qu’elle n’a jamais vu auparavant. Le regardant avec des yeux plus tendres qu’une premiere veuĂ« ne sembloit permettre », elle lui adresse des paroles trĂšs obligeantes Est-ce vous, mon Prince, [
] vous vous estes bien fait attendre17. » Ces paroles incongrues mais flatteuses dĂ©clenchent aussitĂŽt la rhĂ©torique amoureuse du prince inconnu qui l’assura qu’il l’aimoit plus que luy mesme18 ». S’ensuit le prompt mariage le soir mĂȘme entre la princesse ingĂ©nue et le prince inconnu dont elle ignore qu’il n’est pas seulement fils d’un roi mais aussi d’une ogresse qui attentera Ă  sa vie et Ă  celle de ses enfants. Dans sa réécriture du conte pour le Mercure galant en 1696, Perrault donne une explication plus circonstanciĂ©e de l’emportement amoureux de la jeune femme pour un Ă©tranger Oui, mon cher prince, lui rĂ©pondit la princesse, je sens bien Ă  votre vue que nous sommes faits l’un pour l’autre. C’est vous que je voyais, que j’entretenais, que j’aimais pendant mon sommeil. La fĂ©e m’avait rempli l’imagination de votre image19. » Selon ce tĂ©moignage » de la princesse, la fĂ©e lui aurait donc inculquĂ© l’idĂ©e que l’inconnu qui se prĂ©senterait Ă  son rĂ©veil serait l’homme de sa vie et qu’elle devait se donner Ă  lui sans se prĂ©occuper de savoir qui il Ă©tait, d’oĂč il venait et qui Ă©taient ses parents. 20 J’ai montrĂ© ailleurs que Perrault sous-tend La Belle au bois dormant » encore avec de multiples i ... 14Pour configurer la suite de l’histoire de la Belle ingĂ©nue et sa confrontation avec sa belle-mĂšre ogresse, Perrault recourt Ă  deux cunti de Giambattista Basile, qui avaient dĂ©jĂ  reconfigurĂ© le cĂ©lĂšbre conte de PsychĂ© sur le mode comique et grotesque. Dans Lo turzo d’oro Le tronc d’or et Sole, Luna e Talia, Basile avait respectivement remplacĂ© la mĂ©chante VĂ©nus par une ogresse vorace et par une Ă©pouse jalouse se comportant en MĂ©dĂ©e enragĂ©e. Perrault attribue les traits de ces deux figures Ă  la mĂšre ogresse du prince. Le rapprochement du conte français avec les intertextes latin et italiens permet aux lecteurs perspicaces de comprendre l’égoĂŻsme et l’hypocrisie du prince en apparence si charmant, qui livre sa femme et ses deux enfants aux appĂ©tits meurtriers de sa mĂšre au lieu de les en protĂ©ger, comme le font les prĂ©tendants de ses sƓurs intertextuelles latines et napolitaines PsychĂ©, Parmentella et Talia20. 21 Au sujet de la teneur subversive politique, voir ibid., p. 156-168. 15Par le biais d’une telle lecture diffĂ©rentielle, la princesse, lectrice emblĂ©matique, peut comprendre qu’il est dangereux d’épouser un prince inconnu et qu’il vaut mieux se mĂ©fier mĂȘme des plus proches, parents royaux et prĂ©tendants hypocrites, qui se prĂ©occupent avant tout de leurs propres intĂ©rĂȘts. Elle peut aussi ĂȘtre amenĂ©e Ă  mettre en question la pratique des familles royales de vendre » leurs enfants dĂšs leur naissance en fonction de leurs intĂ©rĂȘts politiques et financiers. La teneur subversive d’une telle mise en question de la politique maritale sur laquelle se fondait le pouvoir des Bourbons et de toute la sociĂ©tĂ© de cour permet de comprendre la nĂ©cessitĂ© de crypter cette Morale-trĂšs sensĂ©e » et de la faire dĂ©crypter par les lecteurs capables de lire avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration21 ». 22 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 45-46. 16S’il est vrai que la morale Ă  tirer de l’histoire de la Belle relĂšve d’une forte critique socio-politique et qu’elle doit ĂȘtre cryptĂ©e pour Ă©chapper aux yeux des censeurs, on comprend la raison pour laquelle la MoralitĂ© rimĂ©e de la fin renonce Ă  l’expliciter, mais prĂ©sente deux arguments destinĂ©s Ă  libĂ©rer le moralisateur de cette tĂąche Mais l’attendre cent ans, & toujours en dormant, / On ne trouve plus de femelle, /Qui dormist si tranquillement » et Mais le sexe avec tant d’ardeur, /Aspire Ă  la foy conjugale, /Que je n’ay pas la force ny le cƓur, /De lui prescher cette Morale »22. Expliciter les dangers Ă©manant des conteurs de fleurettes » Marie-Jeanne LhĂ©ritier 23 Voir Ă  ce sujet TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 69-80 et 169-171. 17À la diffĂ©rence de son oncle Charles Perrault, Marie-Jeanne LhĂ©ritier renonce Ă  dĂ©dier ses ƒuvres meslĂ©es parues en 1696 Ă  un destinataire appartenant Ă  la famille royale. Exempt de l’épĂźtre d’usage, le volume s’ouvre sur l’ Extrait du privilĂšge du Roy » datant du 19 juin 1695 et l’achevĂ© de l’imprimer du 8 octobre 1695. Écrits la mĂȘme annĂ©e que les contes pseudo-naĂŻfs du manuscrit d’apparat dont LhĂ©ritier connaĂźt trĂšs bien autant les textes que les images23, les quatre rĂ©cits constituant la premiĂšre partie des ƒuvres meslĂ©es sont explicitement dĂ©signĂ©s comme nouvelles. Tout en renonçant Ă  une Ă©pĂźtre dĂ©dicatoire, LhĂ©ritier crĂ©e, Ă  l’intĂ©rieur de ses nouvelles, une scĂšne de parole narrative, sur laquelle l’instance narrative, figure de l’auteure, raconte une histoire Ă  un personnage choisi de sexe fĂ©minin, explicitement nommĂ© dans le titre. La narrataire installĂ©e sur la scĂšne de parole de sa quatriĂšme nouvelle, intitulĂ©e L’Adroite Princesse ou les Avantures de Finette. Nouvelle, n’est autre que Madame La Comtesse de Murat » qui rĂ©digeait alors une retentissante DĂ©fense des Dames, ou Les MĂ©moires de Madame la comtesse de M*** qui paraĂźtra en 1697. En 1698 elle publiera un recueil contenant des Contes de fĂ©es, qui rĂ©pondent Ă  la fois aux Contes des fĂ©es de Marie-Catherine d’Aulnoy et aux nouvelles de Marie-Jeanne LhĂ©ritier. Murat est entiĂšrement acquise Ă  la cause des femmes sçavantes » dĂ©fendue par la narratrice de la nouvelle qui la sollicite comme partenaire de dialogue dans ce que l’on peut appeler une nouvelle-conversation, afin de dĂ©battre sur le sens et la morale Ă  tirer de l’histoire de Finette, l’adroite princesse. 24 LhĂ©ritier, ƒuvres meslĂ©es, contenant L’innocente tromperie, L’avare puni, Les enchantemens de ... 25 Ibid., p. 230-231. 18LhĂ©ritier n’attend pas la fin de son Historiette pour moraliser » sur les sens Ă  lui donner. Annonçant un rĂ©cit sans façon & comme on parle je ne cherche que quelque moralitĂ©24 », elle rĂ©vĂšle sans dĂ©tour que son Historiette » roule sur deux Proverbes ». Au lieu de demander Ă  ses lectrices un dĂ©cryptage nĂ©cessitant une lecture avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration », comme l’a fait Perrault, LhĂ©ritier en fournit le sens d’emblĂ©e OisivetĂ© est mĂšre de tous vices » et DĂ©fiance est mĂšre de seuretĂ© »25. Sans attendre, la narratrice s’adresse directement aux Beautez » qu’il s’agit de mettre en garde contre les dangers qui guettent les jeunes femmes dans la sociĂ©tĂ© de cour hypocrite 26 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 231-232. Non, l’Amour ne triomphe gueresQue des cƓurs qui n’ont point d’ qui craignez qu’un adroit vainqueurVĂŽtre raison ne devienne la dupe,Beautez, si vous voulez conserver votre cƓur,Il faut que vĂŽtre esprit s’ si malgrĂ© vos soins, vĂŽtre sort est d’aimer,Gardez du moins de vous laisser charmerSans connaĂźtreCeluy que vĂŽtre cƓur veut se donner pour les Blondins doucereuxQui fatiguent les Ruelles,Et ne sachant que dire aux BellesSoupirent sans ĂȘtre amoureux,DĂ©fiez-vous des Conteurs de fleurettes, Connoissez-bien le fond de leurs esprits ;AuprĂ©s de toutes les IrisIls debitent mille sornettes,Defiez-vous enfin de ces brusques AmansQui se disent en feu dĂ©s les premiers momens,Et jurent une vive flĂąme ;Moquez-vous de ces vains sermens Pour bien assujetir une ameIl faut qu’il en coĂ»te du qu’un peu de complaisance Ne desarme trop tĂŽt vĂŽtre austere fiertĂ© ;De votre juste dĂ©fiance DĂ©pend votre repos & votre sĂ»retĂ©26. 27 Ces vignettes de 1695 dessinĂ©es plus finement Ă  la main que la vignette gravĂ©e sont accessibles sur ... 19Cette apostrophe dĂ©signe le danger encouru par les Beautez » en premier lieu comme un danger d’ordre discursif. Les ruelles, cet espace Ă  cĂŽtĂ© des lits dans lesquels les dames recevaient leurs visiteurs, sont pointĂ©es comme un lieu d’exercice privilĂ©giĂ© et particuliĂšrement dangereux des Blondins doucereux », qui soupirent sans ĂȘtre amoureux » et qui se disent en feu dĂ©s les premiers momens ». L’apostrophe dĂ©crit de façon prĂ©cise la situation dans laquelle se trouvent la Belle au bois dormant et le Petit Chaperon rouge sur les vignettes qui surplombent les rĂ©cits du manuscrit d’apparat de Perrault. La premiĂšre montre la Belle allongĂ©e dans son lit royal, tendant sa main au prince inconnu qui se tient dans la ruelle au rĂ©veil de son sommeil sĂ©culaire27. La deuxiĂšme montre une jeune femme sĂ©duisante dont la coiffure est ornĂ©e d’une bande de tissu rouge, dans un lit plus modeste, en train de caresser dĂ©licatement et sans aucun signe d’effroi le museau d’un prĂ©tendant figurĂ© en loup doucereux dĂ©jĂ  montĂ© Ă  moitiĂ© sur son lit. Si Perrault avait omis d’expliciter dans son texte la teneur Ă©rotique des deux scĂšnes reprĂ©sentĂ©es sur les vignettes, LhĂ©ritier le fait d’emblĂ©e dans son apostrophe, comme s’il s’agissait de lui faire comprendre qu’il n’avait pas Ă©tĂ© assez explicite et qu’elle prĂ©conisait une autre façon de moraliser sur les contes. 20Pour configurer sa nouvelle, LhĂ©ritier met en scĂšne une protagoniste fĂ©minine bien plus adroite » que celles qui sont reprĂ©sentĂ©es dans les contes pseudo-naĂŻfs de Perrault. Elle rĂ©pond Ă  ses trois premiers contes en prĂ©sentant une hĂ©roĂŻne Ă  la fois plus adroite et plus perspicace que la Belle au bois dormant et le pauvre petit chaperon rouge », et plus prĂ©voyante que l’épouse terrorisĂ©e de Barbe bleue. 28 G. Basile, Lo cunto de li cunti, A cura di Michele Rak, Milan, Garzanti, 2006, p. 522. 29 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-240. 21Cadette de trois sƓurs, Finette est, comme son nom l’indique, plus perspicace et intelligente que ses aĂźnĂ©es. Son nom est formĂ© sur le modĂšle de Sapia Liccarda », fille cadette d’un riche marchand et protagoniste du quatriĂšme cunto de la troisiĂšme journĂ©e du recueil de Basile que LhĂ©ritier transforme, pour le besoin de sa rĂ©ponse Ă  Perrault, en princesse. Si Liccarda est surnommĂ©e Sapia la sage, Ă  cause de son nciegno, son ingĂ©niositĂ©28, Finette ne garde que le surnom que la narratrice prend soin d’expliquer en ces termes La princesse donna en plusieurs occasions des marques de sa pĂ©nĂ©tration & de sa finesse d’esprit ; elle en donna tant que le peuple luy donna le surnom de Finette29. » L’adroite princesse sait lire avec pĂ©nĂ©tration » non seulement les dĂ©pĂȘches et traitĂ©s qui tentent de piĂ©ger le roi son pĂšre qu’elle conseille et sauve Ă  plusieurs reprises du dĂ©sastre politique, mais elle sait aussi analyser avec autant de pĂ©nĂ©tration » les discours d’un conteur de fleurettes » nommĂ©, selon la stratĂ©gie onomastique de transparence des caractĂšres des personnages propre Ă  l’auteure, Riche-cautele, c’est-Ă -dire riche en ruses ». 30 G. Basile, ouvr. citĂ©, p. 522 si che le portava n dito faceva triste vergogne ». 22Pour dĂ©crire le danger inhĂ©rent Ă  la sĂ©duction par de tels perfides conteurs de fleurettes », LhĂ©ritier invente un objet bien particulier par lequel elle remplace les bagues munies de pierres qui se tachent dans le cunto de Basile si celle qui les portait au doigt faisait des choses tristement honteuses30 ». Elle fabrique » cet objet ingĂ©nieusement Ă  partir de la malĂ©diction qui frappe la Belle du conte de Perrault annonçant que la Princesse se perceroit la main d’un fuseau & qu’elle en mourroit », un geste dont nous avons vu qu’il renvoie Ă  la fameuse scĂšne dĂ©crite par ApulĂ©e dans laquelle PsychĂ© se pique par mĂ©garde Ă  la flĂšche de Cupidon. LhĂ©ritier remplace ce fuseau par une quenouille hautement symbolique dont la narratrice dĂ©crit les propriĂ©tĂ©s trĂšs explicitement en s’adressant Ă  sa narrataire 31 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-242. Vous, qui ĂȘtes si savante dans toutes sortes d’antiquitez, je ne doute pas, Comtesse charmante, que vous n’ayez cent fois entendu parler du merveilleux pouvoir des FĂ©es. Le Roy dont je vous parle Ă©tant amy intime d’une de ces habiles femmes, alla trouver cette amie Il luy rĂ©presenta l’inquietude oĂč il Ă©toit touchant ses filles. Ce n’est pas, luy dit le Prince, que les deux aĂźnĂ©es, dont je m’inquiĂšte, ayent jamais fait la moindre chose contre leur devoir mais elles ont si peu d’esprit, elles sont si imprudentes & vivent dans une si grande dĂ©soccupation, que je crains que pendant mon absence elles n’aillent s’embarasser dans quelque folle intrigue pour trouver de quoy s’amuser. Pour Finette, je suis seur de sa vertu cependant je la traiteray comme les autres, pour faire tout Ă©gal ; c’est pourquoi, sage FĂ©e, je vous prie de me faire trois QuenoĂŒilles de verre pour mes filles, qui soient faites avec un tel art, que chaque QuenoĂŒille ne manque point de se casser, si tĂŽt que celle Ă  qui elle appartiendra, fera quelque chose contre sa cette FĂ©e Ă©toit des plus habiles, elle donna Ă  ce Prince trois QuenoĂŒilles enchantĂ©es & travaillĂ©es avec tous les soins necessaires pour le dessein qu’il avoit mais il ne fut pas content de cette prĂ©caution. Il mena les Princesses dans une tour fort haute, qui Ă©toit bĂątie dans un lieu bien dĂ©sert. Le Roy dit Ă  ses filles qu’il leur ordonnoit de faire leur demeure dans cette Tour, pendant tout le temps de son absence, & qu’il leur deffendoit d’y recevoir aucune personne que ce fĂ»t. Il leur ĂŽta tous leurs Officiers de l’un & de l’autre sexe, & aprĂšs leur avoir fait present des QuenouĂŻlles enchantĂ©es dont il leur expliqua les qualitez, il embrassa les Princesses & ferma les portes de la Tour, dont il prit luy mĂȘme les clefs ; puis il partit31. 23Dans sa façon de configurer son Historiette, LhĂ©ritier fusionne en un seul et mĂȘme prĂ©tendant les trois princes qui font la cour aux trois filles du marchand dans le cunto napolitain. L’action de Riche-cautele, ennemi politique du roi, est bien plus perfide que les tentatives de sĂ©duction bon enfant des prĂ©tendants napolitains auprĂšs des filles du marchand. DĂ©guisĂ© en vieille femme, il s’introduit dans la tour dans laquelle le roi a enfermĂ© ses filles avant de partir Ă  la guerre, tandis que le marchand napolitain avait enfermĂ© les siennes dans sa maison aprĂšs en avoir clouĂ© les fenĂȘtres. Se dĂ©gageant de son accoutrement, Riche-cautele se met Ă  conter fleurettes » et rĂ©ussit Ă  s’introduire dans le lit de Babillarde, sƓur aĂźnĂ©e de Finette, trop heureuse de s’adonner Ă  son penchant de bavarde. Profitant de la lenteur de Nonchalante, la deuxiĂšme sƓur, le redoutable conteur de fleurettes parvient Ă  conclure promptement un deuxiĂšme mariage » dont la narratrice ne dissimule pas le vrai sens et les consĂ©quences trĂšs concrĂštes leurs quenouilles se brisent et elles se trouveront toutes deux enceintes. 32 Ibid., p. 262. 33 Ibid. 24AprĂšs les avoir enfermĂ©es dans leurs chambres, Riche-cautele s’en prend Ă  la cadette. Face Ă  la rĂ©sistance de Finette, le blondin doucereux » se transforme en loup dangereux » et passe de la rhĂ©torique galante Ă  l’action violente [
] ce mechant Prince, outrĂ© d’impatience, alla querir une buche & enfonça la porte. » Comme LhĂ©ritier a dotĂ© sa protagoniste non seulement d’un don de lecture et d’écoute pĂ©nĂ©trante, mais aussi d’une capacitĂ© de rĂ©action Ă©tonnante, le mĂ©chant prince ne peut faire d’elle une proie aussi facile que de ses deux sƓurs Il trouva Finette armĂ©e d’un gros marteau qu’on avoit laissĂ© par hazard dans une garderobe qui Ă©toit proche de sa chambre32. » Riche-cautele bat en retraite devant le gros marteau » que l’adroite princesse est capable de brandir Il voulut se jetter Ă  ses pieds mais elle luy dit fierement en se reculant Prince, si vous approchez de moy je vous fendray la tĂȘte avec ce marteau33. » 34 Ibid., p. 264. 25Le galant brutal continue Ă  conter fleurettes, mais Finette garde le gros marteau Ă  la main, fidĂšle Ă  la maxime DĂ©fiance est mĂšre de suretĂ© » dont la nouvelle illustre ainsi le bien-fondĂ©. Comprenant ce qui est arrivĂ© Ă  ses sƓurs, elle dĂ©cide de les vanger du mesme coup qui luy feroit Ă©viter un malheur pareil Ă  celuy qu’elle jugeoit qu’elles avoient eu34 ». Elle recourt alors Ă  une stratĂ©gie de feintise qui ressemble beaucoup Ă  celle mise en Ɠuvre par l’épouse de Barbe bleue 35 Ibid., p. 265. Au sujet de Finette plus adroite que l’épouse de Barbe, voir TextualitĂ© et intertext ... Cette jeune Princesse dit donc Ă  Riche-cautele qu’elle consentoit sans peine Ă  l’épouser [
] & elle luy dit qu’elle le prioit de la laisser un peu de temps seule pour penser au Ciel ; qu’en suite elle le meneroit dans une chambre oĂč il trouveroit un fort bon lit, & qu’aprĂšs elle reviendroit s’enfermer chez elle jusqu’au lendemain35. 36 Ibid. 37 Ibid., p. 265-266. 38 Ibid., p. 266. 26Riche-cautele, qui n’était pas un fort courageux personnage » selon le commentaire ironique de la narratrice, voyant Finette armĂ©e du gros marteau, dont elle badinoit, comme on fait d’un Ă©vantail », consentit Ă  ce que souhaitoit la Princesse, & se retira pour la laisser quelque temps mĂ©diter »36. Finette est alors libre d’exĂ©cuter son stratagĂšme elle prĂ©pare au mĂ©chant sĂ©ducteur qui a souillĂ© l’honneur de ses sƓurs le lit qu’il mĂ©rite, et qu’elle place sur le trou d’un EgoĂ»t qui Ă©toit dans une chambre du ChĂąteau » et dans lequel on jetait toutes les ordures »37. Faisant preuve d’une Ă©tonnante habiletĂ©, elle croise sur ce trou deux morceaux de bois peu solides et fait bien proprement un lit par dessus38 ». La narratrice Ă©voque avec un plaisir non dissimulĂ© la scĂšne d’un comique irrĂ©sistible qui se produit alors 39 Ibid., p. 266-267. Le Prince, sans se deshabiller, se jetta sur le lit avec prĂ©cipitation, & sa pesenteur ayant fait tout d’un coup rompre les petits bĂątons, il tomba au fond de l’EgoĂ»t, sans pouvoir se retenir, en se faisant vingt bosses Ă  la tĂȘte, & en se fracassant de tous cĂŽtez39. 27Cette scĂšne reprĂ©sente une situation radicalement diffĂ©rente des scĂšnes figurant sur les deux premiĂšres vignettes du manuscrit d’apparat de Perrault. La narratrice ne manque pas de prĂȘter des traits de satire Ă  cette chute du Prince dans le tuyau » provoquĂ©e par l’adroite Finette et de moraliser » de façon bien plus explicite que Perrault 40 Ibid. La chute du Prince fit un grand bruit dans le tuyau d’ailleurs il n’étoit pas Ă©loignĂ© de la chambre de Finette ; elle sĂ»t aussitĂŽt que son artifice avoit eu tout le succĂšs qu’elle s’étoit promis, & elle en ressentit une joye secrete qui luy fut extrĂȘmement agrĂ©able On ne peut dĂ©crire le plaisir qu’elle eut de l’entendre barboter dans l’égout. Il mĂ©ritoit bien cette punition & la Princesse avoit raison d’en ĂȘtre satisfaite40. 28Mais le dangereux conteur de fleurettes n’est pas encore totalement vaincu, puisque Riche-cautele, repĂȘchĂ© par ses gens Ă  la sortie des tuyaux de l’égout, se remet de ses bosses et souillures. L’adroite princesse doit encore inventer d’autres stratagĂšmes pour dĂ©montrer le bien fondĂ© des deux maximes que la nouvelle de LhĂ©ritier s’attache Ă  illustrer. AprĂšs avoir secrĂštement dĂ©posĂ© les deux poupons dont ses sƓurs aĂźnĂ©es ont accouchĂ© entretemps au chĂąteau de leur gĂ©niteur, l’intrĂ©pide Finette est capturĂ©e par ses gardes. GrĂące Ă  son habilitĂ© et Ă  sa rapiditĂ©, elle parvient Ă  pousser son agresseur dans le tonneau muni de lames coupantes qu’il lui avait destinĂ©. Au retour du roi leur pĂšre, ses sƓurs aĂźnĂ©es essaient de le tromper en lui prĂ©sentant l’une aprĂšs l’autre la quenouille de verre de Finette, seule Ă  l’avoir gardĂ©e intacte, mais le roi dĂ©couvre la supercherie et les fait punir par la mĂȘme FĂ©e qu’il avait mandatĂ©e pour la fabrication des quenouilles enchantĂ©es. 29L’ Historiette » de Finette, l’adroite princesse, n’est cependant pas finie pour autant. AprĂšs la victoire sur le dangereux conteur de fleurettes, la narratrice expose son intrĂ©pide protagoniste Ă  un nouveau danger, plus insidieux encore. Il Ă©mane cette fois de l’aimable Bel-Ă -voir, frĂšre du mĂ©chant, qui semble pourtant avoir toutes les qualitĂ©s de l’honnĂȘte homme et que Finette avait consenti Ă  Ă©pouser. Mais l’ adroite » protagoniste ne se fie pas aux apparences de celui qui est bel Ă  voir », parce qu’elle a parfaitement intĂ©riorisĂ© la maxime dĂ©fiance est mĂšre de sĂ»retĂ© ». Se rappelant que son fiancĂ© Ă©tait trĂšs attachĂ© Ă  son frĂšre, malgrĂ© la diffĂ©rence de leurs caractĂšres, Finette prend des prĂ©cautions trĂšs particuliĂšres en vue de sa nuit de noces. Elle se distingue, lĂ  encore, de façon notable de la Belle au bois dormant 41 Ibid., p. 290. 42 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 28. 30Ce que fait Finette dans un cabinet rappelant celui de la Barbe bleue mĂ©rite une lecture avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration. AprĂšs le soupĂ© magnifique » servi lors de la fĂȘte de mariage, la jeune mariĂ©e y entre sous quelque prĂ©texte » pour fabriquer une belle Marionnette » en forme de femme de paille », dans laquelle elle fourre les boyaux & la vessie pleine de sang » des animaux qu’on avoit mangez au soupĂ© » 41. Cette insistance sur la viande consommĂ©e pendant le souper de la noce rappelle le souper dĂ©crit dans La Belle au bois dormant », qui avait Ă©tĂ© initiĂ© par l’appel impatient de la Dame d’honneur affamĂ©e qui dit tout haut Ă  la Princesse que la viande estoit servie42 ». Au lieu de se mettre docilement au lit avec son Ă©poux inconnu comme la Belle ingĂ©nue de Perrault, Finette invente un stratagĂšme qui paraĂźt comme une parodie des Ă©pouses trop dociles se comportant en femmes de paille » Lorsque Finette eut achevĂ© cette belle Marionnette, elle alla rejoindre la compagnie, & peu de temps aprĂ©s on conduisit la Princesse & son Epoux dans leur appartement. Quand on eut donnĂ© Ă  la Toilette le temps qu’il luy falloit donner, la Dame d’honneur emporta les flambeaux & se retira. Aussi-tĂŽt Finette jetta la femme de paille dans le lit, & se cacha dans un coin de la chambre. 1696, p. 291 43 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 291. 31Depuis sa cachette, qui lui permet d’éviter la terreur vĂ©cue par le Petit Chaperon rouge dĂ©vorĂ© par le Loup et celle de la femme de Barbe bleue face au meurtrier en sĂ©rie, Finette assiste tranquillement Ă  l’assassinat de son effigie Le Prince aprĂ©s avoir soupirĂ© deux ou trois fois fort haut ; prit son Ă©pĂ©e & passa au travers du corps de la prĂ©tenduĂ« Finette Au mĂȘme moment il sentit le sang ruisseler de tous cotez, & trouva la femme de paille sans mouvement43. » Bel-Ă -voir se repent aussitĂŽt et manifeste son dĂ©sespoir dans un monologue qui permet d’expliquer les raisons profondes de ce comportement bizarre si bien anticipĂ© par l’adroite Finette 44 Ibid., p 292. Qu’ay-je fait ! s’écria Bel Ă -voir. Quoy ! aprĂšs tant de cruelles agitations ! Quoy ! aprĂšs avoir tant balancĂ© si je garderois mes serments aux dĂ©pens d’un crime, j’ay ĂŽtĂ© la vie Ă  une charmante Princesse que j’étois nĂ© pour aimer ! Ses charmes m’ont ravi dĂ©s le moment que je l’y vûë ; cependant je n’ay pas eu la force de m’affranchir d’un serment qu’un frĂšre possedĂ© de fureur avoit exigĂ© de moy par une indigne surprise ! Ah ! Ciel ! peut-on songer Ă  vouloir punir une femme d’avoir trop de vertu ! HĂ© bien ! Riche-cautele, j’ay satisfait ton injuste vengeance mais je vais vanger Finette Ă  son tour par ma mort44. 45 Ibid., p. 293. 46 Ibid. Dans cette rĂ©plique attribuĂ©e Ă  son hĂ©roĂŻne, LhĂ©ritier reprend le titre de la premiĂšre de ses ... 32AprĂšs l’aveu pathĂ©tique des motifs de ce meurtre de paille », Finette sort de sa cachette afin d’éviter que son Ă©poux ne se passe lui-mĂȘme l’épĂ©e au travers du corps » pour la vanger » elle ne voulut pas qu’il fĂźt une telle sotise45 », commente ironiquement la narratrice. Elle dĂ©lĂšgue Ă  Finette la tĂąche d’expliquer Ă  son tour les raisons de son stratagĂšme et de tirer elle-mĂȘme la morale de l’histoire VĂŽtre bon cƓur m’a fait deviner vĂŽtre repentir, & par une tromperie innocente, je vous ay Ă©pargnĂ© un crime46. » 33Expliciter les dangers qui guettent les jeunes femmes dans une sociĂ©tĂ© dominĂ©e par l’hypocrisie, la soif de pouvoir et la violence, tel semble ĂȘtre l’objectif discursif et poĂ©tique qui sous-tend la façon de moraliser de Marie-Jeanne LhĂ©ritier. Cet objectif se dĂ©finit en rĂ©ponse aux contes pseudo-naĂŻfs de Charles Perrault, qui avait pointĂ© ces dangers de façon cryptĂ©e et peut-ĂȘtre trop implicite. LhĂ©ritier reprend des Ă©lĂ©ments importants de ses contes pseudo-naĂŻfs en les reconfigurant de façon significative. Ainsi, elle invente les quenouilles de verre en les substituant aux pierres magiques des bagues de Basile, tout en les inscrivant dans la symbolique du fuseau auquel se pique la Belle au bois dormant. Perrault avait fabriquĂ© cet objet magique tout aussi ingĂ©nieusement en reconfigurant les outils de filages de Parques et la flĂšche de Cupidon repĂ©rĂ©s dans le texte d’ApulĂ©e. Quenouilles de verre et pantoufles de verre 
 ainsi sur ce conte on va moralisant » 47 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 300. 48 J’ai analysĂ© plus en profondeur le dialogue intertextuel ingĂ©nieux entre L’Adroite Princesse » et ... 49 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 126. 50 Ibid., p. 130-131. 34Dans la Lettre À Madame qui clĂŽt l’ensemble des quatre nouvelles des ƒuvres meslĂ©es, LhĂ©ritier affirme qu’ il n’y a que le merveilleux qui frape bien vivement l’imagination [
]47 ». En effet, ses quenouilles de verre n’ont pas seulement frappĂ© les jeunes Beautez » auxquelles elle s’adresse, mais aussi Charles Perrault. Au moment de réécrire les contes du manuscrit d’apparat et d’ajouter trois nouveaux contes pour l’édition imprimĂ©e de 1697, il configure son sixiĂšme conte en prose, Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », en changeant l’intrigue de La gatta Cennerentola » de Basile. Il transforme alors les mules de velours rouge de la protagoniste en pantoufles de verre, en rĂ©pondant ainsi, Ă  son tour, Ă  l’ingĂ©nieuse invention de sa niĂšce48. Il fait fabriquer ces objets merveilleux Ă©galement par une FĂ©e, la Marraine » avec majuscule de Cendrillon, protagoniste du premier des trois contes que Perrault ajoute. La FĂ©e remet Ă  Cendrillon, qui souhaite aller comme ses sƓurs au bal du prince, une paire de pantoufles de verre, les plus jolies du monde » en lui demandant d’ĂȘtre bonne fille »49. Elle lui recommande sur toutes choses de ne passer minuit, l’avertissant qui si elle demeuroit au Bal un moment davantage, son carosse reviendroit citroĂŒille, ses chevaux des souris, ses laquais des lĂ©zards, & que ses vieux habits reprendroient leur premiere forme50 ». 51 Ibid., p. 132-133. 52 Ibid., p. 139. 53 Ibid., p. 140. 54 Ibid. 35Bien obĂ©issante, Cendrillon quitte le bal dĂšs qu’elle entend sonner onze heures trois quarts » et demande Ă  sa Marraine de pouvoir aller au bal aussi le lendemain, parce que le Fils du Roi l’en avoit priĂ©e51 ». Alors qu’elle est encore plus parĂ©e que la premiere fois », les choses se compliquent dans le sens bien dĂ©crit dans la nouvelle de LhĂ©ritier Le Fils du Rois fut toujours auprĂ©s d’elle, & ne cessa de lui conter des douceurs. » Écoutant le conteur de fleurettes Ă  l’instar de Babillarde et de Nonchalante, la jeune Demoiselle ne s’ennuyoit point, & oublia ce que la Marraine luy avoit recommandĂ© ; de sorte qu’elle entendit sonner le premier coup de minuit52 ». La peur que lui avait inculquĂ©e sa Marraine lui fait toutefois prendre la fuite avant que ne se produise l’irrĂ©parable [
] elle se leva & s’enfuĂŻt aussi legerement qu’auroit fait une biche53. » Comme tous les loups doucereux, le Prince la suivit », mais grĂące Ă  la rapiditĂ© que Cendrillon semble avoir appris de Finette, il ne pĂ»t l’attraper ». La phrase qui suit elle laissa tomber une de ses pantoufles de verre, que le Prince ramassa bien soigneusement54 » laisse planer le doute s’agit-il ici d’un stratagĂšme de Cendrillon ou d’un mouvement maladroit ? Peu importe, puisque la pantoufle de verre, dont la teneur symbolique devient assez Ă©vidente dans le rapprochement avec la nouvelle de LhĂ©ritier et son ingĂ©nieuse quenouille de verre, ne se brise pas ! 55 Ibid., p. 142. 56 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 251. 57 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 144. 36Le joli objet fragile exerce une fascination sur le prĂ©tendant princier qui dĂ©cide de recourir Ă  des mĂ©thodes plus respectueuses de l’honneur des femmes que d’autres loups doucereux et dangereux [
] le fils du Roy fit publier Ă  son de trompe, qu’il Ă©pouseroit celle dont le pied seroit bien juste Ă  la pantoufle55. » C’est une promesse de mariage royal officiel, annoncĂ©e solennellement, que le prince amoureux fait ici Ă  la propriĂ©taire de la pantoufle de verre. Il se distingue par cet acte du prince conteur de fleurettes de La Belle au bois dormant », qui cache le mariage conclu Ă  la hĂąte avec la Belle Ă  ses parents. L’engagement public du prince se distingue Ă©galement des mariages conclus dĂšs ce moment mĂȘme » comme celui de Riche-cautĂšle avec Nonchalante et Babillarde, qui n’observent pas plus de grandes formalitez [
] dans la conclusion de ce mariage » et qui en perdent leurs quenouilles qui se brisent en mille morceaux »56. On connaĂźt la suite de l’histoire de Perrault qui n’a pas besoin de plus d’explications le pied de Cendrillon entre sans peine » dans la pantoufle qu’elle y estoit juste comme de cire » et l’étonnement des sƓurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l’autre petite pantoufle qu’elle mit Ă  son pied »57. 58 Au sujet des rĂ©ponses intertextuelles que Perrault adresse Ă  LhĂ©ritier en prolongeant ou en ajoutan ... 37En reconfigurant dans Cendrillon ou la petite pantoufle de verre » l’histoire de L’Adroite Princesse » de façon aussi ingĂ©nieuse que LhĂ©ritier y avait reconfigurĂ© La Belle au bois dormant », Le Petit Chaperon rouge » et La Barbe bleue », Perrault engage un deuxiĂšme temps dans le dialogue intertextuel et l’expĂ©rimentation gĂ©nĂ©rique engagĂ©s avec sa niĂšce dont l’importance est restĂ©e largement inaperçue par la critique58. À premiĂšre vue, l’AcadĂ©micien semble s’aligner sur la façon de moraliser de LhĂ©ritier, en pointant les dangers de la sĂ©duction par des conteurs de fleurettes royaux par le biais de la symbolique de la pantoufle de verre. Dans la premiĂšre MoralitĂ© de Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », le moralisateur semble donner raison Ă  la nĂ©cessitĂ© prĂŽnĂ©e par sa niĂšce d’instruire » les jeunes femmes, et mĂȘme de les dresser » afin de leur faire Ă©viter ce danger C’est ce qu’à Cendrillon fit avoir sa Maraine,En la dressant, en l’instruisant,Tant & si bien qu’elle en fit une Reine Car ainsi sur ce Conte on va moralisant. 38Mais Perrault n’en reste pas lĂ . Il ajoute une Autre MoralitĂ© » qui induit une autre façon de moraliser que LhĂ©ritier, en confirmant l’hypothĂšse selon laquelle les auteurs français reconfigurent les contes les uns des autres pour moraliser autrement Autre MoralitĂ©C’est sans doute un grand avantage,D’avoir de l’esprit, du courage,De la naissance, du bon sens,Et d’autres semblables talens,Qu’on reçoit du Ciel en partage ;Mais vous aurez beau les avoir,Pour vostre avancement ce seront choses vaines ;Si vous n’avez, pour les faire valoir,Ou des parrains ou des maraines. 59 Notons que l’hĂ©roĂŻne de sa premiĂšre nouvelle satyrique et hĂ©roĂŻque », Marmoison ou l’innoncente t ... 60 Jean-Paul Sermain a trĂšs bien rĂ©sumĂ© ce qu’il nomme l’utopie de Mlle LhĂ©ritier de Villandon » dan ... 61 À ce sujet, voir les extraits des lettres de la Princesse Palatine citĂ©es dans Histoire ou conte ... 39Cette Autre MoralitĂ© » dĂ©place le problĂšme de l’instruction des jeunes femmes de la sociĂ©tĂ© de cour sur un tout autre plan. Il rend les lecteurs attentifs au fait que Cendrillon, fille d’un Gentil homme », n’aurait jamais pu accĂ©der au statut de Reine par ses propres forces et sa propre vertu59. Impitoyablement, l’AcadĂ©micien pointe un fait de la rĂ©alitĂ© sociale de la cour si Cendrillon Ă  rĂ©ussi Ă  s’attacher le cƓur d’un prince au point de se faire Ă©pouser officiellement par lui au lieu de servir seulement d’objet sexuel dans un prompt » mariage sans grandes cĂ©rĂ©monies » tels que LhĂ©ritier l’évoque pour les sƓurs de Finette et tel que Louis XIV le pratiquait d’ailleurs couramment, cette ascension sociale n’est pas due Ă  la qualitĂ© de l’instruction morale par sa marraine, comme le laisse croire la premiĂšre MoralitĂ©, mais uniquement Ă  l’influence politique dont les parrains et marraines doivent jouir Ă  la cour. Face Ă  l’allusion pessimiste Ă  la situation de la cour de Louis XIV dominĂ©e par les luttes d’influence entre favoris et favorites du moment, la belle utopie morale de LhĂ©ritier60, incarnĂ©e dans ses hĂ©roĂŻnes intrĂ©pides, intelligentes et perspicaces, est sĂ©rieusement mise en cause. Ce surprenant revirement » dans la façon de moraliser de Perrault, dont l’Apologie des Femmes et les contes plaident clairement la cause des femmes contre Boileau, ne signifie Ă  mon sens nullement qu’il trahit cette cause en 1697. Il signale plutĂŽt, je pense, son pessimisme face Ă  la situation de la cour oĂč l’injustice, l’arbitraire et le favoritisme continuent Ă  rĂ©gner sous l’influence de Madame de Maintenon61. 62 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 296-298. 40Mais le jeu dialogique hautement complexe entre les auteurs français, qui reconfigurent les contes latin et italiens tout en se rĂ©pondant les uns aux autres, ne fait que commencer. Henriette-Julie de Murat, invitĂ©e explicitement Ă  la fin de la nouvelle-conversation par LhĂ©ritier Ă  mettre dans leurs jours / Les Contes ingenus, quoique remplis d’adresse, / Qu’ont inventĂ© les Troubadours62 », inventera une autre façon de moraliser, en rĂ©ponse Ă  la fois Ă  Perrault et Ă  LhĂ©ritier, de mĂȘme que Marie-Catherine d’Aulnoy et Charlotte-Rose de Caumont La Force et d’autres encore. Cette Ă©tonnante pluralitĂ© des façons de moraliser dĂ©ployĂ©e dans le corpus des contes et nouvelles français de la derniĂšre dĂ©cennie du xviie siĂšcle est Ă  mon avis une des raisons majeures de l’énorme impact de ce corpus sur l’évolution du genre dans les littĂ©ratures europĂ©ennes et transeuropĂ©ennes jusqu’à aujourd’hui des Grimm et de leurs informatrices » huguenotes jusqu’aux auteurs fĂ©ministes et aux auteurs de livres pour la jeunesse d’aujourd’hui, les crĂ©ateurs continuent Ă  y trouver matiĂšre et inspiration et suffisamment d’objets merveilleux frappants pour poursuivre ce dialogue, et moraliser autrement. Haut de page Notes 1 Au sujet de ce processus dialogique et des concepts Ă©laborĂ©s pour le mettre Ă  jour, je me permets de renvoyer Ă  IntertextualitĂ© et dialogicitĂ© des contes », premiĂšre partie rĂ©digĂ©e par mes soins dans l’ouvrage bipartite U. Heidmann et Adam, TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes. Perrault, ApulĂ©e, La Fontaine, LhĂ©ritier
, Paris, Classiques Garnier, 2010, p. 1-152, ainsi qu’à mon Ă©tude ExpĂ©rimentation gĂ©nĂ©rique et dialogisme intertextuel. Perrault, La Fontaine, ApulĂ©e, Straparola, Basile », FĂ©eries, no 8, Le merveilleux français Ă  travers les siĂšcles, les langues, les continents », dossier coordonnĂ© par J. Mainil, 2011, p. 45-69. 2 PrĂ©face de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, et celuy des Souhaits ridicules, fac-similĂ© de la quatriĂšme Ă©dition Coignard de 1695 [1694], Paris, Firmin Didot, 1929, s. p. 3 Au sujet de cette tradition allĂ©gorisante, voir l’étude de V. GĂ©ly, L’invention d’un mythe PsychĂ©. AllĂ©gorie et fiction du siĂšcle de Platon au temps de La Fontaine, Paris, HonorĂ© Champion, 2006. 4 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©. Avec des Moralitez, fac-similĂ© du second tirage de l’édition Barbin de 1697, Paris, Firmin Didot, 1929 ; Ă©galement GenĂšve, Slatkine Reprints, 1980, s. p. 5 Dictionnaire de l’AcadĂ©mie françoise, dĂ©diĂ© au Roy, Paris, Coignard, Imprimeur ordinaire du Roy, 1694, p. 239. 6 Pour renforcer cette idĂ©e, Perrault remplace la formule ceux qui les entendent » du manuscrit d’apparat de 1695 par ceux qui les lisent » dans l’édition imprimĂ©e de 1697. 7 Une reproduction de cette vignette telle que la reprĂ©sente le manuscrit d’apparat de 1695 se trouve Ă  la page 57 de FĂ©eries no 11, dans mon Ă©tude Ces images qui dĂ©trompent
 Pour une lecture iconotexuelle des recueils manuscrits 1695 et imprimĂ© 1697 des contes de Perrault », 2013, p. 47-69. 8 Pour plus d’informations historiques Ă  ce sujet, voir U. Heidmann, Histoire ou conte du temps passĂ© et critique du temps prĂ©sent La Belle au bois dormant dĂ©diĂ©e Ă  la niĂšce de Louis XIV », dans Conte et histoire, 1690–1800, Ă©tudes rĂ©unies par M. Hersant et R. Jomand-Baudry, Paris, Classiques Garnier, coll. Rencontres », 2016, p. 153-168. 9 C’est par cette formule que Perrault dĂ©finit le genre de la nouvelle dans la prĂ©face de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, Ă©d. citĂ©e, s. p. 10 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 6-7. 11 Ibid., p. 32. 12 C’est sur quoi insiste Jean-Michel Adam dans TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 361-365, oĂč il parle de leçon sĂ©miologique » et considĂšre, comme je le montre ici, que la lecture des contes, par le tissage complexe des niveaux des sens, est le lieu d’une initiation au dĂ©codage des signes », p. 362. 13 Je rĂ©sume par la suite, pour le besoin de la prĂ©sente Ă©tude, les aspects les plus importants de cette reconfiguration intertextuelle de la fabella d’ApulĂ©e pour l’invention de La Belle au bois dormant » en renvoyant aux analyses plus dĂ©taillĂ©es, qui donnent aussi les citations en latin, prĂ©sentĂ©es dans FĂ©eries, no 8, Le merveilleux français Ă  travers les siĂšcles, les langues, les continents », 2011, p. 45-69. 14 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 32. 15 ApulĂ©e, Les MĂ©tamorphoses ou l’Âne d’or, texte Ă©mendĂ©, prĂ©sentĂ© et traduit par O. Sers, Paris, Les Belles Lettres, 2007, p. 196-197. 16 Ibid., p. 236-237. 17 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 26. 18 Ibid., p. 26. 19 Ch. Perrault, Contes, R. Zuber Ă©d., Paris, Imprimerie Nationale, coll. Lettres françaises », 1987, p. 336. 20 J’ai montrĂ© ailleurs que Perrault sous-tend La Belle au bois dormant » encore avec de multiples indices intertextuels renvoyant au roman de Jean de La Fontaine, Les Amours de PsichĂ© et de Cupidon, Paris, Barbin, 1669. Cette réécriture du texte d’ApulĂ©e qui dĂ©place son action Ă  Versailles contient des allusions Ă  la relation extraconjugale de Louis XIV avec Louise de La ValliĂšre, figurĂ©e en PsychĂ© persĂ©cutĂ©e par la haine de la Reine-MĂšre et l’épouse du monarque, allusions qui n’ont pas Ă©chappĂ© Ă  Perrault. Sa description des deux enfants de la Belle et du prince fils d’ogresse contient des allusions aux deux enfants nĂ©s de cette union extraconjugale et Ă©levĂ©s en cachette, allusions que j’ai analysĂ©es dans Histoire ou conte du temps passĂ© et critique du temps prĂ©sent La Belle au bois dormant dĂ©diĂ©e Ă  la niĂšce de Louis XIV », art. citĂ©, p. 156 et suiv. 21 Au sujet de la teneur subversive politique, voir ibid., p. 156-168. 22 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 45-46. 23 Voir Ă  ce sujet TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 69-80 et 169-171. 24 LhĂ©ritier, ƒuvres meslĂ©es, contenant L’innocente tromperie, L’avare puni, Les enchantemens de l’éloquence, Les aventures de Finette, nouvelles, et autres ouvrages, en vers et en prose, de Mlle L’H***, avec le Triomphe de Mme Des HouliĂšres, tel qu’il a Ă©tĂ© composĂ© par Mlle L’H***, Paris, Guignard, 1696, p. 230. 25 Ibid., p. 230-231. 26 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 231-232. 27 Ces vignettes de 1695 dessinĂ©es plus finement Ă  la main que la vignette gravĂ©e sont accessibles sur le site de la BnF. Elles se trouvent Ă©galement dans le catalogue de l’exposition Il Ă©tait une fois les contes de fĂ©es O. Piffault dir., Paris, Seuil/BnF, 2001, p. 100. 28 G. Basile, Lo cunto de li cunti, A cura di Michele Rak, Milan, Garzanti, 2006, p. 522. 29 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-240. 30 G. Basile, ouvr. citĂ©, p. 522 si che le portava n dito faceva triste vergogne ». 31 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-242. 32 Ibid., p. 262. 33 Ibid. 34 Ibid., p. 264. 35 Ibid., p. 265. Au sujet de Finette plus adroite que l’épouse de Barbe, voir TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 149- 152. 36 Ibid. 37 Ibid., p. 265-266. 38 Ibid., p. 266. 39 Ibid., p. 266-267. 40 Ibid. 41 Ibid., p. 290. 42 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 28. 43 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 291. 44 Ibid., p 292. 45 Ibid., p. 293. 46 Ibid. Dans cette rĂ©plique attribuĂ©e Ă  son hĂ©roĂŻne, LhĂ©ritier reprend le titre de la premiĂšre de ses quatre nouvelles, Marmoison ou l’Innocente Tromperie, en modifiant uniquement la place de l’adjectif. Elle rappelle ainsi, dans la derniĂšre des quatre nouvelles, l’innocente tromperie » mĂ©tafictionnelle qu’elle y avait mise en Ɠuvre en installant une fictive Mademoiselle Perrault sur la scĂšne de parole de sa premiĂšre nouvelle. Pour une analyse plus dĂ©taillĂ©e de cette stratĂ©gie scĂ©nographique, voir TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 72-80. 47 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 300. 48 J’ai analysĂ© plus en profondeur le dialogue intertextuel ingĂ©nieux entre L’Adroite Princesse » et Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », dans mon Ă©tude The Cinderella Laboratory or The Creative Force of Dialogical Writing », dans S. Praet dir., The Fairy Tale Vanguard, Wayne State University Press, Ă  paraĂźtre, ainsi que dans le chapitre Cendrillon palimpseste » de mon livre en prĂ©paration, Le dialogisme des contes europĂ©ens. À ma connaissance, cet important rapport intertextuel n’a pas Ă©tĂ© vu par la critique, pourtant depuis si longtemps Ă  la recherche de la rĂ©ponse Ă  la question, pourquoi les pantoufles de Cendrillon sont faites d’une matiĂšre si inconfortable, au point de transformer, Ă  la suite de Balzac et de LittrĂ©, la pantoufle de verre en pantoufle de vair ! Une lecture comparative des textes de LhĂ©ritier et de Perrault, menĂ©e avec le degrĂ© de pĂ©nĂ©tration dĂ©jĂ  recommandĂ© aux lecteurs de 1695, aurait pu Ă©viter cette dĂ©rive interprĂ©tative assez comique, qui refait surface dans la rĂ©cente Ă©dition des Contes de Perrault, illustrĂ©s par DorĂ©, Paris, BnF, 2014, par ailleurs truffĂ©e d’autres erreurs. 49 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 126. 50 Ibid., p. 130-131. 51 Ibid., p. 132-133. 52 Ibid., p. 139. 53 Ibid., p. 140. 54 Ibid. 55 Ibid., p. 142. 56 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 251. 57 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 144. 58 Au sujet des rĂ©ponses intertextuelles que Perrault adresse Ă  LhĂ©ritier en prolongeant ou en ajoutant une Autre MoralitĂ© » Ă  ses propres contes dans l’édition imprimĂ©e de 1697, voir TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 90-91 et 147-149. 59 Notons que l’hĂ©roĂŻne de sa premiĂšre nouvelle satyrique et hĂ©roĂŻque », Marmoison ou l’innoncente tromperie, y parvient de ses propres forces et sans aide des FĂ©es. Elle est couronnĂ©e reine pour ses seuls mĂ©rites personnels. 60 Jean-Paul Sermain a trĂšs bien rĂ©sumĂ© ce qu’il nomme l’utopie de Mlle LhĂ©ritier de Villandon » dans LittĂ©rature et langue commune paroles en quĂȘte d’écriture. Du classicisme aux LumiĂšres », dans S. Branca Rosoff Ă©d., L’institution des langues. Autour de RenĂ©e Balibar, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 2001, p. 121. 61 À ce sujet, voir les extraits des lettres de la Princesse Palatine citĂ©es dans Histoire ou conte du temps passĂ© et critique du temps prĂ©sent La Belle au bois dormant dĂ©diĂ©e Ă  la niĂšce de Louis XIV », art. citĂ©, p. 166-168. 62 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Ute Heidmann, Reconfigurer les contes pour moraliser autrement », FĂ©eries, 13 2016, 65-85. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Ute Heidmann, Reconfigurer les contes pour moraliser autrement », FĂ©eries [En ligne], 13 2016, mis en ligne le 01 janvier 2017, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Ute Heidmann UniversitĂ© de Lausanne / Centre de recherche en langues et littĂ©ratures europĂ©ennes comparĂ©es CLE Articles du mĂȘme auteur Haut de page Droits d’auteur © FĂ©eriesHaut de page Figurinede collection Storybook La Belle au Bois Dormant - 15 cm, rĂ©sine, artiste Jim Shore. Une idĂ©e de cadeau pour tous les fans de Walt Disney !
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Trois albums qui parlent de la lune, cet astre qui illumine nos nuits et nous intrigue toujours un peu. La lune qui est prĂ©sente dans de jolies expressions ĂȘtre dans la lune, dĂ©crocher la lune
 et dans les histoires
 PrĂȘts ? On dĂ©colle pour la Lune ! Pierre Ă©tait tout petit mais il avait un rĂȘve
 dĂ©crocher la lune pour sa mĂšre. Quel plus beau cadeau aurait-il pu trouver pour elle ? Gros comme son cƓur, tout rond de douceur, plein de bonheur, et lumineux contre la peur. Pierre demande Ă  son pĂšre de l’aider Ă  aller plus haut, mais mĂȘme sur ses Ă©paules ce n’est pas encore assez
 Des cousins se joignent Ă  eux mais Pierre est encore trop bas. Pierre promet Ă  tous ceux qui l’aideront Ă  attraper la lune qu’il leur en donnera un petit morceau, les gens arrivent et sont nombreux
 restera-t-il assez de lune pour sa maman s’il rĂ©compense tout le monde ? Comme d’habitude, Alice BriĂšre-Haquet signe un texte d’une infinie poĂ©sie. Elle parle ici, avec sa belle plume, de tant de choses
 de l’amour d’un enfant pour sa mĂšre, de l’entraide, de croire en ses rĂȘves, de l’importance de l’encouragement, du partage
 Un texte extrĂȘmement riche magnifiquement mis en image par CĂ©lia Chauffrey. Parce qu’une maman, on n’en a qu’une, on peut bien lui offrir la lune. Les nuits Ă©taient noires depuis qu’un prince avait dĂ©crochĂ© la lune pour l’offrir Ă  sa belle. On ne se souvenait mĂȘme plus qu’autrefois la lune veillait sur le sommeil des gens. Profitant de l’obscuritĂ©, Zachary Zanzini, le prince de la cabriole, parcourait les toits, pour voler les habitants. Une nuit, il vit une lueur
 c’était la lune, il dĂ©cida de la dĂ©rober pour l’offrir Ă  la ville afin qu’elle l’éclaire. Mais le jour, la lune cachait le soleil et trĂšs vite on lui demanda de la reprendre
 Que pouvait-il en faire ? Bernard Villiot a imaginĂ© une trĂšs belle histoire Ă  partir du conte La lune des frĂšres Grimm. En plus des aventures du cambrioleur, on parle des phases de la lune de façon poĂ©tique. Les illustrations de Peggy Nille sont superbes, surtout dans les pages sombres » oĂč Zachary parcourt les toits dans une nuit sans lune. Une bien belle histoire, trĂšs joliment illustrĂ©e. Martin, il est du genre qui sait tout enfin d’aprĂšs lui
. Il se moque de FĂ©lix et de Raoul qui voient une grande et une petite ourse dans le ciel Ă©toilé  comme s’il y avait autre chose que des Ă©toiles et la lune ! Avoir un ami aussi savant c’est bien pratique quand on a une question, LĂ©a Lapin demande donc Ă  Martin pourquoi ce soir la lune n’est pas ronde
 FĂ©lix et Raoul, eux, le savent
 Martin lui aussi mais il dit qu’il l’expliquera demain ! Le rendez-vous est pris ! Une histoire pleine d’humour pour expliquer car oui au final ça sera expliquĂ© les phases de la lune. Une version adaptĂ©e aux plus jeunes dans l’histoire qui se contente de donner des chiffres et des termes, une version plus complĂšte Ă©crite par un astrophysicien et cosmologue dans un texte plus scientifique en fin d’album. Un album oĂč l’on parle aussi des je sais tout » et des apparences trompeuses. Un joli conte pour scientifiques en herbe. Quelques pas de plus
 Nous avons dĂ©jĂ  chroniquĂ© des livres d’Alice BriĂšre Haquet Une vie en bleu, Aliens mode d’emploi, Dis-moi l’oiseau, Le peintre des drapeaux, Paul, A quoi rĂȘve un pissenlit ?, Perdu !, CĂ©lia Chauffrey Matachamoua et mĂȘme un livre d’Alice BriĂšre Haquet et CĂ©lia Chauffrey Mademoiselle Tricotin. Nous avons aussi dĂ©jĂ  chroniquĂ© des livres de Bernard Villiot La belle au bois dormant et La mouffle et Peggy Nille Le Petit Chaperon Rouge, Les amoureux du ciel, Mes crĂ©ations du monde entier, Le nom du diable, Contes d’un autre genre, et Mes crĂ©ations du monde-Europe. A part ça ? Vous habitez Dijon ? Les 16 et 17 novembre vous avec rendez-vous Ă  Crocmillivre ! Gabriel Aimait la littĂ©rature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour crĂ©er La mare aux mots. GoĂ»t particulier pour les livres pas gnangnan Ă  l’humour qui pique !

Voirplus d'idĂ©es sur le thĂšme la belle au bois dormant, beauxbaton, fantĂŽme de l'opĂ©ra. 31 mai 2018 - DĂ©couvrez le tableau "la belle au bois dormant" de ⋆emilie⋆ sur Pinterest. Voir plus d'idĂ©es sur le thĂšme la belle au bois dormant, beauxbaton, fantĂŽme de l'opĂ©ra. ConfidentialitĂ©. Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les rĂ©sultats de saisie automatique sont disponibles

ï»ż403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID 7qppmuHMiY5nM_W2hx4omFXDBtY8BHY5ZMmXM1U-rcVKKGnbxfhxXw== dĂ©cida un jour, de passer de l’autre cĂŽtĂ© des paupiĂšres de la Belle endormie pour explorer son espace intĂ©rieur. Ou plutĂŽt d’y introduire un minuscule messager dans sa relecture onirique du conte perraldien, intitulĂ©e : Songes de la Belle au bois dormant, parue dans la collection « Les Authentiques » de Casterman en 1996. Codycross - Solution Groupe 205 - Grille 5 Parc d'attraction Codycross est un jeu dans lequel vous devez deviner plusieurs mots Ă  partir de dĂ©finitions qui vous sont donnĂ©es. Dans cet article, dĂ©couvrez la solution de la grille n°5 du groupe 205 dans le monde "Parc d'attraction". Dans cette grille, 13 mots sont Ă  deviner. DĂ©finition RĂ©ponse Objet sur lequel se pique la Belle au bois dormantfuseauCachot, cellule de prisonmitardAmuser, rendre plus joyeuxegayerTaille de soutien-gorgebonnetMĂ©tal dĂ©couvert par Pierre et Marie CurieradiumChacune des piĂšces d'une machinerouageGroupe rĂ©uni dans un seul butequipeLainage des moutonstoisonSynonyme de vauriengouapePrĂ©nom de la Castafiore de TintinbiancaTexte votĂ© par une assemblĂ©e parlementairemotionGrand dĂ©sert des Etats-UnissonoraPetits morceaux de terrainlopins FĂ©licitations, vous venez de rĂ©ussir la grille n°5 du groupe 205 monde "Parc d'attraction" de Codycross. Vous pouvez continuer Ă  jouer en dĂ©couvrant la solution de la grille suivante. Pour cela, cliquez sur le lien suivant Solution de la grille suivante Parcoureznotre sĂ©lection de fil de la belle au bois dormant : vous y trouverez les meilleures piĂšces uniques ou personnalisĂ©es de nos boutiques. RĂȘver d’une aiguille, c’est souvent rĂȘver que l’on a Ă©tĂ© est presque toujours associĂ©e Ă  la piqure. Aiguille Ă  coudre de la belle au bois dormant Au baptĂȘme de la belle au bois dormant, la fĂ©e Carabosse n’a pas Ă©tĂ© invitĂ©e. Pour se venger, elle lance un sort Ă  l’enfant elle se piquera le doigt avec un rouet et elle mourra de cette piqure. Cette image de la jolie princesse piquĂ©e par la mĂ©chante sorciĂšre existe dans notre imaginaire, pas Ă©tonnant qu’elle ressorte dans les rĂȘves. Elle est une reprĂ©sentation d’un danger potentiel, d’une angoisse. Partie du corps piquĂ©e A quel endroit a-t-on Ă©tĂ© piquĂ© dans le rĂȘve ? Car la piqure ne fait que souligner une partie du corps prĂ©cise. Il faut alors se reporter, en suivant le lien prĂ©cĂ©dant, Ă  notre dictionnaire des rĂȘves pour comprendre le sens potentiel de cette piqure. Ainsi, les yeux crevĂ©s par une aiguille par exemple rappellent le sort de TirĂ©sias, et le supplice que se rĂ©serve ƒdipe lorsqu’il dĂ©couvre la vĂ©ritĂ© sur sa vie. Des aiguilles dans la peau seront davantage Ă  penser avec la notion de Moi-Peau, comme des trous dans le psychisme, des douleurs inconscientes qui ressurgissent Ă  l’occasion d’un rĂȘve. Une piqure Ă  la main, qui assure le contact, dit une souffrance dans la relation aux autres. Mais la main est aussi le moyen de la crĂ©ation penser aux mains collĂ©es aux parois des grottes prĂ©historiques dans la peinture rupestre ; alors ce pourrait ĂȘtre une souffrance psychique exprimĂ©e ainsi pour dire son besoin de s’épanouir, de faire de sa vie une crĂ©ation. Etre piquĂ© au pied empĂȘche d’avancer correctement, lĂ  encore on retrouve les pieds bloquĂ©s d’Oedipe et les pieds clouĂ©s. Quant Ă  une piqure sur la langue, ou dans la bouche, elle exprime certainement une difficultĂ© Ă  dire ou s’avouer quelque-chose... Exemple rĂȘve d’aiguille Je tenais une aiguille Ă  coudre entre les mains, d’ailleurs je ne sais pas pour quelle raison. Je me fais piquer, Ă  force je lĂąche l’aiguille, mais essaye de la rattraper, aprĂšs coup tout de mĂȘme... Je me rĂ©veille. Quant Ă  ce rĂȘve je note la blessure aux mains ? et le rĂ©flexe de vouloir retenir la cause de cette blessure, l’aiguille, au risque de se faire piquer encore. Il y a souffrance, et attachement Ă  l’objet de cette souffrance. Comme si l’on ne pouvait pas se dĂ©tacher du mauvais sort dans ce rĂȘve contrairement Ă  la fin du conte de la Belle au bois dormant, piquĂ©e elle aussi par une aiguille Ă  coudre, dans lequel une autre sorciĂšre va pouvoir modifier le sort initial. Recherchez "PiquĂ© par une aiguille" sur l'ensemble des rĂȘves interprĂ©tĂ©s sur ce site lZMCYM.
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  • objet sur lequel se pique la belle au bois dormant